11 – Usages récréatifs de la nature : acteurs, représentants et représentations
Co-porteur.e.s : Damien FÉMÉNIAS (CETAPS), Ludovic MARTEL (LISA), Frédérique ROUX (VIPS2) & Arnaud SÉBILEAU (IFEPSA)
Cette session propose de saisir les usages récréatifs de la nature à partir des enjeux territoriaux qui président à leur(s) encadrement(s), comme par exemple dans l’engagement volontariste de l’État à assurer leur « développement maîtrisé », qui les présente dans leur expansion spatiale et par leurs impacts sur les territoires investis. La session propose d’entendre par « représentations » à la fois le travail politique des différents mandataires impliqués et celui des productions symboliques qu’ils façonnent et mobilisent, pour comprendre comment ils sont à la fois le produit et l’instrument d’enjeux politiques et militants.
Promues pour leur contribution à « l’attractivité touristique », disqualifiées pour leurs atteintes à « l’environnement », problématisées en termes de dangerosité, les pratiques récréatives en milieu naturel sont objets d’appropriations plurielles qui engagent leurs « représentants » dans des définitions concurrentes des activités, des usages légitimes de l’espace qu’elles sous-tendent, de la nature des milieux qu’elles investissent. Les espaces des loisirs sont ainsi objets de codages indissociables des enjeux politiques au sein desquels ils sont instrumentalisés (construction d’une identité territoriale et politique, revendication d’une singularité territoriale, promotion d’activités marchandes, définition et défense d’un patrimoine, restrictions d’usages et protections d’environnements…).
Aussi, au-delà de ce qu’en disent, vivent, perçoivent les différents acteurs qui s’investissent dans ces rapports de force et de sens, cette session vise à alimenter les échanges des apports des différentes disciplines qui envisagent dans leurs travaux les « représentations » selon ce double questionnement du travail politique de « représentants » et de la symbolisation des espaces naturels dans le cadre de luttes politiques. Les communications attendues interrogeront ces activités dans la nature sous l’angle du travail performatif de formalisation des espaces et des populations qui s’y investissent (recensements, localisations, mobilités et autres figurations y compris iconographiques et cartographiées), et à travers le travail de représentation et de mobilisation, sous ses multiples formes (réseaux, connivences et concurrences), de ceux qui s’assurent des formes d’accès, de contrôle ou d’emprise sur les ressources territoriales.
Références bibliographiques indicatives
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Types de communications attendus
Seront privilégiées les communications issues de l’ensemble des champs des sciences sociales et humaines (histoire, sociologie, sciences politiques, ethnologie, anthropologie, économie, psychosociologie, géographie et aménagement du territoire) et juridiques proposant soit :
− les résultats de travaux empiriques, de travaux d’enquêtes de terrain,
− une réflexion de type épistémologique,
− une réflexion méthodologique.