12 – Représenter les territoires anciens. Structuration des « archéo-territoires » et dynamiques spatiales en archéologie
Co-porteur.e.s : Damase MOURALIS, Carole NEHME & Dominique TODISCO (IDEES)
Un nombre croissant d’études récentes, menées par des équipes de divers horizons (géographes, géoarchéologues, archéogéographes, archéologues, archéomètres) s’intéresse à la structuration des territoires dans la longue durée, aux flux de matières premières et d’artefacts (silex, obsidiennes, céramiques…), aux diachronies des modes d’occupations (« paysage palimpseste ») ou encore aux dynamiques spatiales dans toute leur complexité multiscalaire. Or les représentations de ces structurations territoriales précoces, qui constituent l’objet de cette session, permettent d’accroître nos connaissances des sociétés du passé.
Ainsi, en s’appuyant sur divers documents naturalistes, planimétriques, historiques et archéologiques, il est possible de reconstituer les dynamiques de l’occupation du sol (cf. par exemple l’archéogéographie). L’étude des transferts de matières premières et d’artefacts permet, quant à elle, de reconstruire les réseaux d’échanges des sociétés anciennes, au cours des périodes préhistoriques ou historiques. Ces transferts concernent non seulement les matériaux mais aussi les hommes et les techniques. Leur représentation cartographique permet de reconstruire des lieux d’échanges (sites archéologiques, villages, marchés...), des cheminements (routes d’échange) et des espaces d’approvisionnement (zones de chalandises). Finalement ces études permettent de représenter des dynamiques de structuration précoces des territoires.
La session vise donc à réunir des communications portant sur les représentations des territoires des sociétés anciennes (toutes aires culturelles) et notamment autour de deux axes :
− La connaissance des premières organisations et structurations territoriales. Il s’agit de montrer la diversité des indices et informations à la disposition des chercheur.e.s leur permettant de représenter des structurations territoriales.
− La diversité des méthodes utilisées (cartographie, analyse des réseaux sociaux/social network analyses, systèmes d’information spatiale, analyse spatiale) pour représenter ces territoires des sociétés anciennes.
Références bibliographiques indicatives
Chouquer G., 2007, Quels scénarios pour l’histoire du paysage ? Orientations de recherches pour l’archéogéographie, Coimbra-Porto, ed. CEAUCP.
Fusco J., 2017, « Les passés possibles : exploration et modélisation de l’occupation du sol et de ses dynamiques spatio-temporelles en contexte incertain », 13es Rencontres de Théo Quant, Besançon, 17-19 mai 2017, pp. 86-90.
Ibáñez J.J., Ortega D., Campos D., Khalid, L., Méndez V., 2015, "Testing complex networks of interaction at the onset of the Near Eastern Neolithic using modelling of obsidian exchange", Journal of The Royal Society Interface, n° 12.
Kohler T.A., Van der Leeuw S. E. (dir.), 2009, The model-based archaeology of socionatural systems, Santa Fe, School for Advanced Research Press.
Noizet H., Mirlou L., Robert S., 2013, « La résilience des formes : la ceinture urbaine de la rive droite à Paris », Études rurales, n° 191, pp. 193-220.
Ortega D., Ibañez J.J., Khalidi L., Méndez V., Campos D., Teira L., 2013, "Towards a Multi-Agent-Based Modelling of Obsidian Exchange in the Neolithic Near East", Journal of Archaeolical Method Theory, n° 21, pp. 461-485.
Rasse M., 2008, « La diffusion du Néolithique en Europe (7000-5000 av. J.-C.) et sa représentation cartographique », Mappemonde, n° 90, pp. 1-22.
Robert S. (coord.), 2012, « Archéologie et géographie », L’Espace géographique, 41(4), pp. 289-351.
Rodier X. (dir.), 2011, Information spatiale et archéologie, Archéologiques, Paris, Errance.
Tobler, 1971, "A Cappadocian Speculation", Nature, n° 231, pp. 39-41.
Type de communications attendus
Les communications porteront sur les résultats et les méthodes utilisées pour représenter les territoires des sociétés anciennes. Elles pourront également aborder des aspects davantage théoriques.