Programme > Table ronde plénière

Comment les sciences humaines se représentent les territoires ?

Jeudi 22 mars - 16h00-18h00
Campus Pasteur, 3 av. Pasteur à Rouen – Amphi 400

Intervenants
- Jean-Pierre Girod (président du Parc naturel régional des Boucles de la Seine)
- Romain Pasquier (DR en sciences politiques, Rennes)
- Anne-Thida Norodom (PU de droit international, Université Paris Descartes)
- André Torre (DR en économie, INRA)

Animateur : Sylvain Allemand

Cette table ronde plénière a pour objectif de questionner la façon dont les sciences s’approprient la notion de « territoire ». Au cours de la période récente, le territoire a été utilisé de façon plus ou moins intense et structurée selon les disciplines. Si le CIST a été impulsé depuis 2010 par une majorité de géographes, l’histoire des sciences montre que le territoire est en fait investi par un grand nombre de disciplines : l’éthologie, le droit, l’histoire, l’économie, la science politique, l’écologie, l’archéologie, la sociologie, les géosciences, l’anthropologie, etc. Se pose alors la question de l’hétérogénéité des définitions, des liens avec les notions connexes (régions, espace, terrain), des investissements théoriques et des méthodes mobilisés pour explorer et exploiter le potentiel heuristique que laisse entrevoir la notion de territoire. Au-delà, depuis plusieurs décennies, les mouvements de décentralisation et de macro-régionalisation observables dans de nombreuses situations ont contribué à banaliser la référence au territoire en dehors du monde académique. Un tel contexte induit de nouvelles opportunités en matière de recherche opérationnelle et de valorisation sociale et institutionnelle. Le territoire apparaît alors non plus comme un objet mais également comme un champ de recherche, voire, pour certains, comme un paradigme. Cet enjeu suppose que les interlocuteurs en présence s’accordent sur des cadres et des repères cognitifs communs afin de faire du territoire un instrument d’intercompréhension et d’intelligibilité partagée. Or, l’expérience montre qu’une telle situation est loin d’être avérée tant les fondements normatifs qui président à la légitimation des sciences demeurent construits sur l’héritage des cloisonnements disciplinaires importants. Au-delà des effets d’aubaine liés à la vogue pour les territoires, cette session interrogera la pertinence et la possibilité d’une mise en synergie des sciences intéressées par la territorialité.

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